Mais d'abord, où est-ce, l'Ouzbekistan ? Au coeur de l'Asie Centrale, au milieu de la carte... Un pays un peu moins grand que la France, 3/4 de steppes désertiques, deux grands fleuves, l'Amou Daria et le Syr Daria. Ces fleuves coulant vers l'ouest, vers ce qui reste de la Mer d'Aral, forment des rubans plus ou moins verts sur lesquels se greffent des oasis aux noms mythiques : Boukhara, Samarkande, la Fergana, Tashkent, le Khorezm. A l'est le pays vient buter sur les hautes montagnes du Tian Chan au nord (sommets à 3500 m) et du Pamir au sud (jusqu'à 4500 m).haut de page Et entre ces oasis, des routes, utilisées depuis des temps immémoriaux. C'est la fameuse Route de la Soie, en réalité un faisceau de voies joignant depuis des millénaires l'orient et l'occident. Et de nos jours : des routes, plus ou moins en bon état, plus ou moins larges.haut de page Là, entre Boukhara et Ourguentch, 500 km pratiquement tout droit dans le désert. Vu les vents, l'asphalte parfois disparait sous le sable.haut de page De temps en temps, un village en bordure de route, caché derrière un rideau d'arbustes. En général il y a aussi un petit "restaurant routier", endroit où s'arrêtent les camionneurs et les bus de touristes pour se restaurer, boire un thé.haut de page Les routes ne sont pas seulement réservées aux véhicules motorisés...haut de page Rappel de l'ancestrale route de la soie : tous les 50 km il y avait un caravansérail. Il n'en reste plus rien, sauf quelques murailles.haut de page Et à proximité de chaque caravansérail : un puits.haut de page Une constante des bords de routes ouzbèkes : les vendeurs de fruits. Presque tout le monde s'arrête, achète les melons, pastèques, pommes, raisins. C'est excellent.haut de page Dans l'est et le sud, il y a des routes de montagne ; ici, vers le Kamchik Pass, 2200 m (en fait, il y a 2 tunnels), qui mène à la vallée de Fergana. La route est très large, très surveillée par l'armée, peu de circulation hormis des camions chargés de pétrole, de coton ou de fruits.haut de page Des déserts, il y en a de toutes sortes en Ouzbekistan : désert de sable (rouge) du Kyzyl Koum.haut de page Riche de gaz et de pétrole, exploité comme il se doit par Gazprom.haut de page En ce début septembre, il fait encore très chaud et des petites tornades se forment. Heureusement l'air est aussi sec. Nous apprécions la climatisation de notre voiture, sauf qu'après quelques heures elle tombe en panne !haut de page Autre forme de "désert" : les steppes à moutons, butant sur les monts du Zerafshan au sud de Samarkande. C'est dans ces montagnes que nous passerons 3 jours dans un village.haut de page Comme toujours sur les routes : peu de voitures, des minibus bondés, des camions chargés de pastèques. Et en plus : des ânes, des troupeaux de moutons, des paniers de pommes, des tas de melons.haut de page 60 % de la population est rurale, et vit de l'agriculture : coton (mis en place par les soviétiques à grand renfort de machines et de chimie - maintenant, les machines sont rouillées et la chimie a tout pollué...). Depuis l'indépendance, les ouzbeks diversifient : céréales, fruits, légumes, élevage.
Ici, un village de plaine, sur la route entre Tashkent et Samarkande.haut de page Les maisons sont construites traditionnellement en briques crues et bois.haut de page Bouses mises à sécher : c'est le principal combustible dans les campagnes. En ville, c'est le gaz.haut de page Tersak, village de la montagne de Zerafshan. Nous logeons chez le directeur de l'école, qui parle français et qui a aménagé sa grande maison en une sorte de gîte.haut de page Rue du village. Il y a l'électricité, mais elle est souvent en panne.haut de page Chaque maison est entourée d'un grand jardin, qui fait vivre toute la famille souvent nombreuse. Chez notre hôte : les parents d'une soixantaine d'années, deux fils mariés avec leurs enfants, des enfants encore pas mariés. Tout le monde travaille, principalement les filles.haut de page Même dans la montagne, des parcelles sont irriguées et cultivées.haut de page Rue principale du village, qui s'étire sur plusieurs kilomètres. Les maisons sont assez fermées sur la rue.haut de page La typique maison du directeur d'école : des grandes pièces de plein-pied, une terrasse ombragée par des treilles de vignes, le jardin.haut de page Comme sur toutes les terrasses, le tcharpoï : sert de table, de lit, de salon de discussion.haut de page Chaque maison a son four à pain, appelé tandor. Les galettes de pâte non levée sont collées sur les parois internes du four. Le pain est cuit quand il se détache facilement.haut de page Chez le directeur, on moud le grain pour tout le quartier.haut de page Les écoliers sont tous en costume, variable selon les endroits.haut de page Septembre est la saison de récolte du coton ; il faut beaucoup de main-d'oeuvre et chaque étudiant doit obligatoirement participer un mois à la cueillette.haut de page Plant de coton. Cette culture nécessite beaucoup d'eau.haut de page Durant tout notre voyage, dans tous les villages, toutes les bourgades, le long de toutes les routes, du coton partout !haut de page Justement, on arrive à Samarkande, une des villes de mes rêves. De loin, par dessus les faubourgs, on aperçoit les fameuses coupoles bleues.haut de page A Samarkande, la fameuse place du Registan. Trois medersa l'entourent : Oulougbek (1420), Sher Dor (1636) et Tilla-Kari (1660). C'était le coeur des anciennes capitales des descendants de Timour.
L'histoire de toute cette région est passionnante, et notre guide Laziz nous en a longuement parlé : depuis les Perses Cyrus, en passant par Alexandre le Grand, de nombreuses invasions, l'empire sassanide, l'arrivée des arabes apportant l'Islam, puis les mongols avec Gengis Khan qui a dévasté le coin, puis le grrrand Amir Timur, Tamerlan pour nous, dont l'empire allait de l'Inde en Iran en passant par toute la Russie. Et ce n'était pas fini : les cheïbanides, d'autres clans, jusqu'aux russes à partir du 19ème. Les soviétiques après 1917, jusqu'à l'indépendance en 1991. Je ne vais pas entrer plus dans les détails, mais si vous êtes intéressés, il y a des bouquins...haut de page A déguster doucement, car il fait quand même chaud : les décorations (restaurées) : mozaïques, majoliques, stucs, peintures, gravures, avec ces fameuses couleurs turquoise, etc.haut de page L'intérieur d'une medersa : la cour carrée, les cellules pour les étudiants, les iwan, les salles de cours, les mosquées. On en verra des dizaines.haut de page Superbes décorations : motifs géométriques, écritures de versets du coran, etc.haut de page Et des coupoles, rondes, cannelées, décorées, simples. Sans compter les minarets qui vont suivre.haut de page Un peu à l'écart de la ville moderne, en bordure de l'ancienne cité Afrasiab, la nécropole de Shah-i-Zinda. Elle contient une vingtaine de mausolées construits entre le 14ème et le 15ème siècle.haut de page C'est un lieu de pélerinage très important pour les Ouzbèks.haut de page Les mausolées sont en général richement décorés.haut de page L'intérieur : une ou plusieurs tombeaux de personnages importants : famille et descendants de Timur, épouses, maîtres, et même quelques inconnus.haut de page Nous ne sommes pas les seuls à prendre des photos ! Voyez au passage les habits traditionnels : le calot pour les hommes, les longues tuniques brodées pour les femmes. Et pour tous : couleurs éclatantes.haut de page Le tombeau de Koussam ibn Abbas, un cousin du prophète Mahomet. Tout au long de la journée, les gens viennent y prier. Je profite de cette photo pour vous expliquer que la légende dit que ce cousin, venu en 676 pour convertir les habitants à l'islam, a été rapidement décapité par les fervents de la religion en place, le zoroastrisme, des adorateurs du feu (et des trois autres éléments sacrés : l'eau, la terre, l'air).haut de page Autre joyau de Samarkande : le Gour Emir. C'est une medersa, dans laquelle se trouve le mausolée de Timur et de quelques uns de ses descendants.haut de page Et toujours : des coupoles, chaque constructeur voulant qu'elle soit plus belle que les autres.haut de page L'intérieur des dômes est tout aussi beau. Ici, c'est celui de la nécropole de Kussam ibn Abbas.haut de page Enfin, cela n'a pas toujours été le cas... Entre les hordes de démolisseurs, les soviétiques qui avaient utilisé ces monuments comme ateliers, écuries voire casernes, les tremblements de terre, tout cela était en mauvais état. Les rénovations ont commencé dans les années 60, mais tout n'est pas terminé.haut de page Les marchands du temple... Encore maintenant, ce sont souvent les boutiques qui occupent les lieux. Comme dans le temps.haut de page Tila Kari - une des trois medersas du Registan de Samarkande, de nuit.haut de page Toujours à Samarkande, la mosquée de Bibi Khanoum, qui veut dire : première femme. De Tamerlan. Lequel construisit cette mosquée en 1400, avec le butin qu'il ramena d'Inde après avoir saccagé Delhi. Elle est située à côté du bazar, qui se tenait déjà au même endroit il y a des siècles.haut de page Nous nous sommes régulièrement promenés dans les bazars, marchés, où l'on trouve de tout.haut de page Principalement les pains, une chose sacrée en Ouzbekistan. Chaque région, chaque famille a son empreinte particulière.haut de page Ici, c'est le bazar des bijoux, à Boukhara. Uniquement tenu par des femmes. Les négociations paraissent rudes.haut de page Un petit marché à Kokand, dans la vallée de la Fergana.haut de page Partout, les gens achètent cette pâte, qu'on a goûté : une espèce de meringue bien sucrée. On nous a expliqué qu'il s'agit d'une friandise spéciale pour la période du ramadan.haut de page Autre marché, une vaste coupole en béton du temps soviétique, dans le vieux Tachkent : Chorzu bazar.haut de page Retour aux monuments, cette fois ci à Boukhara. Encore une cité ancienne, déjà connue au 6ème siècle avant notre ère. Nous visitons plusieurs medersas, mosquées, et autres citadelles construites entre le 12ème et le 17ème siècle, sous différentes dynasties.haut de page Les dômes de la mosquée Po-i-Kalon, et le fameux minaret Kalon. 48 m de haut, un escalier en colimaçon où il fait noir comme une nuit sans lune, et un tas d'histoires à son sujet... Il a été construit vers 1070 et depuis, il tient le coup.haut de page Depuis le haut de ce minaret, on a une superbe vue sur les bâtiments et sur la vieille ville.haut de page La vieille ville : des constructions basses, pour se prémunir des tremblements de terre fréquents dans la région.haut de page Encore une entrée de mosquée, il y en a tant que je ne sais plus laquelle c'était !haut de page Le mausolée Ismaïl Samani, un des plus anciens bâtiments de Boukhara voire de l'Asie centrale. Il date du début du 10ème siècle.haut de page Pour terminer la série des fameuses villes de la route de la soie, quelques vues de Khiva. Ici, le minaret et la medersa Islam Khodja.haut de page Le fameux Kalta Minor, un début de minaret qui devait être le plus grandiose. Mais le Khan qui l'avait commandé est mort et les travaux se sont arrêtés. haut de page L'intérieur de la mosquée Juma, construite en 1788. Mais à Khiva, les constructions sont nettement plus récentes qu'à Samarkande ou Boukhara.haut de page A coté de ces sites historiques, on trouve des vastes quartiers de maisons plus ou moins anciennes, dans lesquels on peut se balader, et se perdre. Il y a une vie intense : enfants en costume allant ou venant de l'école, femmes revenant du marché, et même des pépés en costume local.haut de page Et comme dans toute l'Asie, les fameuses conduites de gaz. Parfois d'ailleurs, il doit y avoir des fuites, vu les odeurs...haut de page Des anciens bazars servent toujours de magasins.haut de page Nuit, il y a peu d'éclairage, mais on s'y sent en sécurité.haut de page La mosquée de quartier ; un imam chantait (des strophes du Coran, probablement).haut de page Près d'une grande rue : station de taxi, vendeuses de pains, de cigarettes. Une animation jusque tard dans la nuit.haut de page Au détour d'une ruelle, à Boukhara, le Tchor Minor, qui date de 1807.Petit bijou architectural.haut de page On construit encore à l'ancienne. On nous dit que c'est anti-sismique.haut de page Justement dans cette rue du vieux Tachkent, nous avons trouvé le plus petit magasin de tout le pays !haut de page Souvent, les étals sont dans la rue : vendeurs de limonade,haut de page A Khiva, un ancien caravanserail transformé en grande surface.haut de page Juste à côté, agrandissement par un vilain plafond en tôle. Mais les costumes vendus sont jolis.haut de page De nombreux magasins de vodka, on n'a que l'embarras du choix.haut de page De belles pâtisseries, mais interdites à nos tubes disgestifs occidentaux.haut de page Même à Tersak, le petit village, il y a plusieurs magasins... enfin, des échoppes où l'on achète l'essentiel : savon, papier, confiserie, eau gazeuse, etc.haut de page Même les décorations dans les chambres et salles de bains ; dans notre Bed and Breakfast à Samarkande, un merveilleux décor fait de galets vernis.haut de page Souvent les chambres à coucher sont elles aussi "richement" décorées.haut de page De même les restaurants et les tables. Ici nous sommes avec Outkir (et sa charmante épouse), Laziz et notre chauffeur Farhad. Comme chaque soir, excellente cuisine. Souvent arrosée de vins rouges ouzbeks, de vodka ou de bière locale Zarvast (très bonne aussi).haut de page Après ces bons diners, des promenades digestives s'imposeront pratiquement chaque soir.
Ici, par-dessus les toits du vieux Samarkande, des minarets et coupoles du Gour Emir, on aperçoit dans le lointain les montagnes du Zerafchan, où nous allons passer 3 jours.haut de page Une route grimpe vers un col, à 1700 m. Route interdite aux bus (reste d'administration soviétique ?), et par conséquent notre mini-bus est aussi interdit. Nous nous entassons à 6 plus nos sacs dans un "Damas", sorte de Fiat Panda surélevée !haut de page Au col, fort vent froid (on vient de la plaine, où il fait 35 ° à l'ombre), étals de fruits secs, nous achetons des noyaux d'abricots grillés et salés.haut de page Vue sur la vallée de Tersak. Le village s'étire dans le fond, arrosé par un petit torrent. Dès qu'on monte sur les versants, l'aridité est manifeste.haut de page Après le village, le chemin remonte vers les "alpages" et les champs d'altitude.haut de page D'en-haut, cela parait pelé, mais il y a suffisamment de végétation pour les troupeaux de moutons et de chèvres.haut de page Rencontre avec un berger, dans sa cabane d'altitude. Ils sont 4 propriétaires du troupeau, et chacun passe 2 nuits à l'alpage.haut de page Le fils du berger, qui apprend le métier avec son père. Il galope sur les pentes, et nous fait une démonstration d'escrime !haut de page Les pentes sont rudes, d'autant qu'il n'y a pas de chemins en lacets ; on suit les traces de bêtes, ou bien c'est tout droit.haut de page Chaque bout de terrain plus ou moins horizontal est exploité.haut de page Vue sur les montagnes du Zerafshan. C'était un refuge de résistants, du temps de l'occupation russe.haut de page Retour vers la ville. Des nouveaux quartiers ont poussé tout autour des centres historiques.haut de page Beaucoup de ces nouveaux quartiers datent de l'époque soviétique, quand il a fallu mobiliser des masses travailleuses pour la culture intensive et planifiée du coton. Les modes de vie traditionnels en ont énormément souffert (l'environnement également).haut de page Immeubles à l'allure "russe". On aime ou on n'aime pas...haut de page Souvent derrière les façades d'immeubles, on retrouve l'habitat traditionnel : maisons basses, cours intérieures, etc.haut de page Une maison traditionnelle à Kokand. On y a passé une nuit, chez l'habitant. La propriétaire loue à des touristes pour arrondir ses fins de mois.haut de page Comme dans toute maison ouzbeke qui se respecte, la cuisinière extérieure, et le tcharpoï.haut de page Et comble de confort, le chauffage intégré au gaz.haut de page On ne peut pas parler de ce pays sans faire un tour dans la capitale, Tashkent, et visiter ses "Champs Elysées" : la Place Amir Timur le héros national.haut de page La Place de l'Indépendance, avec l'oiseau mythique qu'on trouvait déjà sur certaines medersa du 15ème siècle.haut de page Le monument d'Ouzbekistan. Avant 1992 il y avait à la place un Lénine de 30 mètres de haut !haut de page En bordure des vieux quartiers, la coupole de Chorsu Bazar. Très soviétique également, cette architecture.haut de page Je ne peux pas terminer ce diaporama sans montrer quelques figures typiques du pays.
Voici une petite écolière dans son costume d'école.haut de page Transports en tous genres, je vous l'ai déjà dit.haut de page Un Aksakal, ou "barbe blanche". C'est le nom des aînés, toujours très respectés par les plus jeunes.haut de page Dans la Fergana, deux pratiquants rejoignent la mosquée du vendredi pour la prière. haut de page Dans la même mosquée (Khonakhah, à Margilan), préparation de plats spécifiques à la période du ramadan.haut de page Le soir, place du Régistan à Samarkande. On lui a acheté 2 barbes à papa, pour 1000 soum (je crois). C'est 1/2 euro.haut de page Sortie de la mosquée Kok Goumbaz, mosquée du vendredi de Chakhrisabz.haut de page Sous la fenêtre de notre B&B à Samarkande, chaque matin à partir de 7 heures, réveil par un tchak-tchak-tchak insistant. Après quelques minutes : forte odeur d'oignon.
C'est le hachoir manuel à oignons pour tout le quartier. Il est vrai qu'à chaque repas, on nous en sert des montagnes.haut de page Scène typique et universelle dans tout le pays : les hommes qui prennent le thé, qui bavardent, des heures durant, à la tchaïkhana (débit de thé).haut de page Marchand ambulant d'eau avec gaz. Il y en a souvent, dans les villes. L'eau est souvent colorée ; par quoi ?haut de page Et pour finir, une apparition : dans la cour intérieure du B&B à Tashkent, un gigantesque Lénine ! Pourquoi est-il là ?
Si vous avez la réponse, merci de me la communiquer, ainsi que toute autre éventuelle question ou remarque. Au : acschaeffer@laposte.net
Réponse assurée.haut de page